Co-parentalité : être parent sans être en couple
Le mot co-parentalité est utilisé pour définir le partage des droits et des responsabilités du père et de la mère biologiques d’un enfant. En effet, que ce soit un choix d’avoir un enfant sans vivre en couple, ou bien l’effet d’une séparation, beaucoup d’adultes vivent leur rôle de parent sous des toits différents. Zoom sur ce qu’est la coparentalité de nos jours et sur ses conséquences au quotidien.

Qui est concerné par la coparentalité
Le terme de co-parentalité est apparu en Italie sur une initiative de l’Association des Parents Séparés. Son objectif premier est de lutter contre les différences imposées quant à la garde des enfants lors d’une rupture. Ce terme concerne par exemple :
- les parents divorcés ou séparés ;
- les alliances de personnes de même sexe liées par un pacs, un mariage, une adoption, une gestation pour autrui ou une procréation médicalement assistée ;
- les beaux-parents (nouveaux conjoints du parent biologique) ;
- le désir d’avoir un enfant sans la vie de couple qui va avec…
On observe une utilisation plus importante de cette expression chez les couples homosexuels qui ne disposent pas d’alternative légale pour fonder leur propre famille. Cependant, il y a une montée en puissance de personnes hétérosexuelles qui ne souhaitent pas s’engager, ayant une mauvaise image du couple et de ce que cela invite à vivre.
Pour faire simple, les co-parents sont deux adultes qui exercent leurs droits et devoirs de parent, sans résider forcément sous le même toit ou être mariés :
- la garde de leur enfant ;
- répondre à ses besoins ;
- superviser sa scolarisation ;
- s’assurer de son suivi médical ;
- être responsable de ses actes sur un plan moral et juridique ainsi que gérer de son patrimoine, et tout cela jusqu’à sa majorité.
Homoparentalité et coparentalité
Le mariage pour tous a permis aux couples homosexuels d’être reconnus par la loi. En revanche, notre système législatif impose des règles strictes autour de la conception d’un enfant ou encore de l’adoption.
En France, la procréation assistée est réservée aux couples hétérosexuels, uniquement s’il y a infertilité ou risque de transmission d’une maladie grave à l’enfant.
Co-parenting : que dit la législation ?
La loi du 4 mars 2002 affirme que l’autorité parentale peut être exercée en commun par le père et la mère d’un enfant, même s’ils ne vivent pas ensemble. Une séparation ne fait pas évoluer l’autorité parentale remplie par l’un et l’autre.
Toutes les décisions concernant leur enfant doivent donc être prises d’un commun accord par les deux parents. Cela est valable pour tous les domaines de vie comme l’éducation, la santé, les vacances, les loisirs…
Comment prendre soin de son enfant en cas de séparation ?
Pour bien penser sa co-parentalité, gardez en tête que l’enfant doit conserver une relation équilibrée avec ses deux parents. Sauf cas particulier d’un enfant qui serait en danger, il doit pouvoir être en contact de façon régulière avec l’un et l’autre.
C’est un droit fondamental qu’ont les enfants. En tant qu’adulte, c’est à nous ne nous engager à le respecter purement et simplement.
Si vous êtes dans la situation d’une séparation, par exemple, nous vous encourageons à prendre de la hauteur sur vos propres émotions. L’objectif est de vous centrer sur le rapport à votre enfant et non plus à votre ancien couple.
L’idée de collaborer pour le bien-être de son enfant peut permettre de mettre moins de ressentiment dans la relation des deux parents ex-conjoints.
Beaucoup d’études ont été faites à ce sujet. Il a été démontré qu’un enfant a besoin de deux parents pour se construire. C’est sur l’observation de deux personnalités différentes et le mimétisme, avec des valeurs communes ou non, qu’un enfant peut comprendre comment il veut se façonner et sur quelles bases.
Ce qui n’empêche évidemment pas de l’élever seul quand on n’a pas le choix. Avoir toujours cette réflexion en tête permet de le voir grandir au contact d’autres adultes (grands-parents, oncles et tantes, par exemple) qui lui apporteront également des clés pour se structurer.
Comment être un bon coparent ?
Pour être bien psychologiquement parlant, un enfant a besoin de penser que ses parents constituent une équipe qui n’a qu’un objectif : son bien-être dans tous les domaines de sa vie. C’est justement ce que représente le concept de co-parentalité : former une paire d’adultes dont la préoccupation principale et la santé mentale et physique de son enfant.
Pour cela, les maîtres mots sont : communication et respect.
Pour être capable d’échanger régulièrement et de façon objective sur ce qui est bon ou non pour votre enfant, il va falloir travailler en équipe et mettre les éventuels souhaits personnels de côté. Imaginez tout ce qui peut être abordé :
- logistique de la garde ;
- répartition des dépenses liées à votre enfant (éducation, santé, loisirs…) ;
- organisation quotidienne (devoirs, trajets vers l’école, activités extrascolaires…) ;
- choix éducatifs en fonction de vos valeurs ;
- suivi médical et éventuellement psychologique…
Le respect de l’autre, de ses choix, de ses valeurs, de ses attentes est donc primordial. Que vous viviez ensemble ou non, la communication et l’empathie sont de mises. Même des parents biologiques qui vivent conjointement vous le diront !
Comment communiquer lorsque l’on ne se rencontre pas ?
Limiter voire bannir les entrevues entre les deux parents est une situation qui arrive souvent lors des séparations du couple notamment.
Même là, la communication reste nécessaire et indispensable. Comme nous l’avons vu plus haut, un enfant a besoin de savoir que ses parents peuvent discuter de ce qui le concerne de manière posée et objective.
Dans ce cas, les messages textes sont un outil formidable qui permet de prendre le temps de peser ses mots. Il existe aussi des applications pour les parents séparés qui proposent de regrouper toutes les informations relatives à l’éducation de l’enfant, sa santé, ses amis, sa scolarité, la gestion du budget…
Cette notion de co-parentalité est encore toute récente dans certains cadres de vie. Pour ce qui est des séparations, on connaît déjà les effets que cela peut avoir sur la construction d’un enfant. L’une des questions à se poser est celle du mode de vie familiale qu’on lui offre de vivre. L’autre est celle du bien-être de l’enfant en cas de conflit entre les deux adultes qui ont l’autorité parentale. Une dernière, enfin, est de comprendre comment se structure un être qui est à l’origine de l’association de ses parents quand, dans la majorité des cas, il en est la résultante.
Ce que nous pensons chez Mont Roucous, c’est qu’il n’y a pas un seul modèle pour rendre ses enfants heureux. Si la co-parentalité soulève de nombreuses questions, c’est l’équilibre de l’enfant et des adultes qui ont connu ce modèle de vie qui permet de savoir si l’on a réussi notre mission de co-parents.