Grossesse à risque : quel suivi ?
Certaines futures mamans sont confrontées à des complications : on parle de grossesse à risque ou grossesse pathologique.

Qu’est-ce qu’une grossesse à risque ?
Elle est définie par l'apparition d'un risque obstétrical, fœtal ou maternel. Il peut s'agir d'une menace d'accouchement prématuré, de fausse couche, de retard de croissance ou de malformation du bébé, d’hémorragie pour la mère…
En France, environ 20 % des femmes enceintes sont concernées par les grossesses à risque. Dans ce cas, il est indispensable d’être prise en charge de façon spécifique. Voyons ensemble dans ce dossier complet, quels sont les enjeux et les suivis possibles.
Les types de grossesses à risque qui nécessitent un suivi spécialisé
Un grand nombre de grossesses pathologiques demandent une prise en charge plus poussée. Certaines causes sont décelées avant la conception, d’autres arrivent au cours de la gestation, on distingue principalement :
- les grossesses très précoces (avant l’âge de 15 ans) ou tardives (après 38 ans) ;
- les grossesses multiples ;
- le fait d’avoir eu une césarienne lors d’un précédent accouchement ;
- avoir connu la prématurité pour l’un de ses enfants ;
- avoir des antécédents d'hémorragie, de pré-éclampsie, ou de malformation utérine…
- une infection maternelle (cytomégalovirus, toxoplasmose, rubéole...) ;
- une maladie génétique ;
- une maladie chronique (comme hypertension artérielle, diabète, épilepsie...) ;
- la toxicomanie ou l’alcoolisme.
Certains évènements surviennent au cours de la grossesse et peuvent être la cause d’accouchements prématurés :
- l’apparition de contractions avant terme ;
- une ouverture précoce du col ;
- une maman faisant du diabète gestationnel ;
- un excès ou diminution du liquide amniotique.
Les facteurs aggravants qui menacent une grossesse
Certaines conduites à risque, comme la consommation de tabac ou d’alcool, existent depuis toujours. D’autres facteurs plus actuels, en revanche, contribuent à faire évoluer le nombre de grossesses pathologiques.
Les femmes tombent enceintes de leur premier enfant de plus en plus tard, notamment du fait de l’allongement de la durée des études. Dans notre société, nous avons tendance à profiter de la vie de couple avant de se lancer dans la grande aventure familiale. Or nous savons aujourd’hui que la possibilité de survenue d’une anomalie croît sensiblement avec l’âge, c’est d’ailleurs le cas pour la pré-éclampsie et le diabète gestationnel.
Le nombre de naissances qui font suite à une aide à la procréation (PMA) est lui aussi en constante augmentation. Or, cette assistance médicale entraîne une hausse des grossesses multiples qui comportent, de fait, plus de risques.
Enfin, l’un des fléaux de notre temps, l’obésité, représente également une vraie menace d’accouchement prématuré.
Quelles sont les complications d'une grossesse à risque ?
La pré-éclampsie est une pathologie qui se manifeste par l'élévation de la pression artérielle et une présence importante de protéines dans les urines. Cette maladie peut entraîner le décès de la mère ou du fœtus, voire des deux.
Certaines femmes enceintes développent du diabète gestationnel. Il survient généralement à la fin du deuxième trimestre et disparaît après l'accouchement dans la plupart des cas.
La menace d'accouchement prématuré (ou MAP) est une complication de la grossesse définie par un risque de naissance avant 37 semaines d'aménorrhée. Une naissance étant considérée comme à terme si elle se déroule entre la 37ème et la 41ème semaine après les dernières règles.
Si vous ressentez les symptômes suivants, consultez immédiatement votre médecin :
- contractions fréquentes et douloureuses avant terme ;
- fortes douleurs lombaires et dans le bas du ventre ;
- saignements ou un écoulement vaginal ;
- maux de tête, vertiges et palpitations ;
- mains, jambes et visage qui gonflent.
Comment savoir si l’on fait une fausse couche ?
La fausse couche est un arrêt spontané de la grossesse au cours des 5 premiers mois. Au-delà de cette date, le fœtus est viable, on parle donc d'accouchement prématuré. Elle est désignée comme précoce si elle a lieu durant les 14 premières semaines d’aménorrhée, tardive si elle se déroule entre 14 et 22 SA. Cet évènement peut être isolé ou répétitif.
Les symptômes d'une fausse couche
Dès que vous observez une perte de sang durant votre grossesse vous devez en parler avec votre médecin. Il pourra en déterminer la cause par des examens complémentaires comme une prise de sang, une échographie ou une analyse d’urine.
Certains signes sont reconnaissables et significatifs :
- saignements vaginaux, conséquents ou non, de couleur rouge vif ou marron ;
- expulsion de petits tissus brunâtres par le vagin ou de caillots ;
- douleurs plus ou moins importantes dans le bas du dos ou le ventre, avec parfois des crampes pelviennes qui s’apparentent à celles ressenties lors des règles.
Dans le cas d’une fausse couche avérée, l'évacuation du fœtus et du placenta peut ne pas se faire de façon complète. À ce moment-là, votre médecin à la possibilité de vous proposer d'attendre qu’elle s'achève naturellement. Cela peut prendre de quelques jours à deux semaines et vous pouvez éprouver des douleurs lors de l'expulsion de l’œuf.
L’alternative est de vous prescrire un traitement médicamenteux, ce qui vous évitera de subir une intervention médicale. Cependant, si vous êtes victime d’une hémorragie importante, vous devrez être hospitalisée d'urgence.
Votre médecin devra enfin effectuer une échographie de contrôle pour vérifier que votre utérus ne comporte plus de tissus résiduels et que la fausse couche ne déclenchera pas d’effets secondaires. Dans le cas contraire, il vous proposera de procéder à un curetage. C’est une aspiration réalisée sous anesthésie qui se pratique en hospitalisation de jour.
Comment se relever d’une fausse couche ?
Il est fréquent d’être sujet à un épisode dépressif après ce genre d’évènement.
Ceci peut s’expliquer par le bouleversement hormonal occasionné par l’avortement subi de façon involontaire. Les professionnels de santé peuvent avoir tendance à banaliser la question et les femmes ne se sentent alors pas écoutées.
La présence de votre entourage est plus que nécessaire pour vous aider à vous relever si vous éprouvez une grande détresse. Votre conjoint et votre famille devront se montrer patients et compréhensifs.
Le papa peut également être très affecté et son ressenti doit lui aussi être pris en compte. C’est l’occasion de prendre soin de communiquer au sein de son couple pour dépasser la tristesse ensemble.
Pour pouvoir penser à une éventuelle future grossesse, il faut auparavant faire le deuil de cet enfant perdu. L’aide d’un psychologue peut vous être recommandée pour surmonter cette épreuve.
Nos conseils pour un suivi de grossesse pathologique sécurisant
Dans le cas où le professionnel de santé qui vous suit aurait mis en lumière que votre grossesse était pathologique, vous bénéficieriez d’une surveillance spécifique.
Il comptera alors plus de consultations, d’analyses et d’échographies qu’un suivi de grossesse classique.
Chaque examen est individualisé en fonction des difficultés rencontrées par la future maman, par exemple si vous avez fait de la pré-éclampsie, vous ferez l'objet de contrôles plus réguliers de votre tension artérielle. Si vous avez une malformation utérine, votre bébé sera surveillé par échographie plus souvent.
Dans le cas des maladies chroniques, certains traitements ou suivis spécifiques peuvent être prescrits de façon préventive.
Si vous êtes dans ce cas, et que votre désir d’enfant se fait ressentir, prenez un rendez-vous avec votre médecin pour faire le point sur les risques éventuels. Vous pourrez établir ensemble un plan d’action pour les limiter. Dans tous les cas, renseignez-vous sur l’échelon du lieu où vous déciderez de donner naissance à votre bébé. C’est un indicateur à mettre dans la balance lors de votre choix. En effet, en cas d’incident durant la grossesse ou l’accouchement, une maternité de niveau 3 aura l’équipement requis pour s’occuper de vous sur place.
Toutes les grossesses à risque ne nécessitent pas forcément un tel matériel. Prenez les informations en amont en fonction de votre cas, vous devez tenir compte de vos symptômes et du degré de complication possible. En cours de grossesse, l’équipe médicale évaluera la croissance de votre bébé et l’éloignement du terme pour vous aiguiller.
Le nombre de grossesses pathologiques est en constante augmentation du fait de l’évolution de nos modes de vie et de notre environnement actuel. La médecine est aujourd’hui avertie sur le sujet et la surveillance se fait de plus en plus tôt. Cependant les fausses couches et les accouchements prématurés sont des évènements qui restent difficiles à vivre. Nous vous conseillons de vous entourer pour surmonter ce genre d’épreuve.
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