Endométriose : tout comprendre en 7 questions
Douleurs gynécologiques violentes pendant les règles, douleurs abdominales, infertilité, troubles digestifs ou fatigue chronique : les symptômes de l’endométriose sont nombreux.

Ce mal, qui touche environ 10% des femmes, est extrêmement handicapant. Pourtant, peu se font diagnostiquer… Dans cet article, on fait le point sur cette maladie hormonale : symptômes, causes, dépistage et traitement. Enfin, nous partageons avec vous le témoignage de Lorie Pester, atteinte d’une endométriose qui l’empêche d’avoir des enfants.
C’est quoi l’endométriose ? Définition :
L'endométriose se définit ainsi : "prolifération de l'endomètre dans des endroits anormaux (ovaires, péritoine)". En effet, l’utérus est tapissé d’un tissu que l’on appelle endomètre ou dentelle utérine. Tous les mois, lors du cycle ovulatoire, celui-ci s’épaissit pour préparer une éventuelle grossesse. Si l’ovule n’est pas fécondé, cette muqueuse utérine s’évacue pendant les règles.
Si vous êtes atteinte d’endométriose, certaines cellules endométriales ne s’éliminent pas correctement. Elles forment des tissus au niveau des ovaires, des trompes de Fallope, ou sur la surface de l’utérus. Chez certaines femmes, les organes à proximité sont touchés, provoquant des lésions internes, donc de vives douleurs, ou encore des kystes. Cette maladie concerne 1 femme sur 10 en âge de procréer.
Quels sont les symptômes de l’endométriose ?
Les manifestations sont nombreuses et variables d’une femme à l’autre. Dans certains cas, il n’y en a pas. C’est cela qui rend le dépistage de la maladie si compliqué.
Voici les principaux :
- Règles très douloureuses que le paracétamol ne calme pas : entre 50 et 90 % des femmes concernées.
- Infertilité : de 30 à 40 %.
- Des douleurs abdominales, notamment pendant les règles, avec des diarrhées ou une constipation.
- Des troubles urinaires qui rappellent l’infection urinaire, quand la vessie est atteinte. On parle d’endométriose vésicale.
- Une fatigue chronique qui est souvent la conséquence des fortes douleurs.
- Des douleurs dans le bas du ventre.
- Une dyspareunie : gênes et douleurs lors des rapports sexuels.
Quelles sont les causes de cette maladie gynécologique ?
Actuellement, on en sait peu sur les facteurs de risques de cette maladie. C’est pour cette raison qu’il est difficile de prévenir l’endométriose. Voici les principales hypothèses :
- Le sang des règles est mal évacué. Ce “flux rétrograde” est très courant, mais quand on est atteinte de cette maladie, les cellules de l’endomètre se multiplient en dehors de l’utérus.
- Certaines toxines pourraient être en cause, comme la dioxine. Claudine Goldgewicht, médecin endocrinologue, a publié un article à ce propos en 2002.
- Enfin, il y a des origines génétiques et héréditaires.
Comment détecter une endométriose ?
Vous l’avez compris : les manifestations sont différentes d’une personne à l’autre. Pourtant, ce sont elles qui poussent le médecin à vous prescrire des examens médicaux. Une jeune fille qui souffre pendant ses règles ? C’est plutôt banal, non ? C’est pour cela que dans de nombreux cas, l’endométriose est détectée lors de contrôles de fertilité, entre 25 et 40 ans.
L’opinion publique est aujourd’hui alertée. Si vous avez le moindre doute pour vous ou pour votre fille, consultez votre médecin et n’hésitez pas à insister un peu. Plus le diagnostic est long à poser, plus les conséquences peuvent être importantes. L’Association EndoFrance vous propose également de rencontrer des représentantes locales qui vous aiguilleront vers des spécialistes compétents. Voici les différents examens qui peuvent vous être proposés :
- L’échographie pelvienne : une sonde est placée dans le vagin et permet de voir s’il y a des lésions.
- L’échographie rectale : pour estimer si des lésions profondes touchent le rectum.
- L’IRM : il est utile pour évaluer la présence de lésions ailleurs que dans le vagin. Le rectum, l’intestin ou la vessie peuvent être touchés.
- Les rayons X.
- La coelioscopie : réalisée par un chirurgien, elle vise à insérer une mini caméra pour mesurer et enlever les lésions.
Existe-t-il un traitement contre l’endométriose ?
Il n'existe pas de remède curatif à l'endométriose, mais il existe des traitements pour soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie des femmes qui en souffrent. Les traitements sont de deux types : médicamenteux et chirurgicaux. Généralement, le médecin prescrit des anti-inflammatoires non stéroïdiens pour calmer les douleurs. Si ça ne suffit pas, la patiente prendra des hormones qui ont pour but de faire disparaître les règles, et donc les symptômes associés.
Dans certains cas, une intervention chirurgicale, souvent la coelioscopie, est indispensable pour détruire les lésions.
Est-ce que l’endométriose est une maladie grave ?
Tout dépend de ce que vous entendez par “grave”. Chez certaines femmes, les symptômes sont si violents qu’ils ont un impact sur leur vie quotidienne.
De plus, c’est l’une des sources d’infertilité féminine. Pour de nombreuses personnes atteintes de la maladie, ne pas pouvoir avoir d’enfant est un déchirement profond et une cause de dépression.
L'endométriose est-elle mortelle ?
Non, l'endométriose n'est pas une maladie mortelle en soi. Elle n'entraîne pas le décès de la personne atteinte par cette maladie. Cependant, elle peut avoir des conséquences très importantes sur la qualité de vie des femmes, en raison des douleurs intenses, de l'impact sur la santé mentale et des complications médicales qu'elle peut impliquer.
Endométriose et grossesse : pourquoi cette maladie cause-t-elle l’infertilité ?
30 à 40 % des femmes ont des difficultés à avoir un bébé avec l’endométriose. Le diagnostic est couramment posé lors de contrôles de fertilité, et il est parfois trop tard, car les lésions sont très importantes. Les complications sont de plusieurs types :
- Soucis pour tomber enceinte, car les trompes de Fallope sont bloquées.
- Troubles de l’ovulation.
- Risque de fausse-couche spontanée.
- Grossesse extra-utérine.
Le témoignage de Lorie Pester, atteinte d’endométriose
Quand elle découvre qu’elle fait une grossesse extra-utérine, Lorie se rend chez son médecin, qui lui conseille un alitement total. Quelques jours plus tard, elle souffre de douleurs atroces. Le verdict tombe : elle est atteinte de cette maladie chronique. Malgré un suivi par une gynécologue depuis l’adolescence pour des règles douloureuses, personne n’avait envisagé cette possibilité.
Depuis, elle parle régulièrement de l’endométriose pour que les femmes sachent qu’elles ne sont pas seules dans leur combat. Elle est à présent maman d’une petite Nina, née en août 2020, une raison de plus de continuer à véhiculer son message.
L’endométriose tend à devenir une maladie un peu plus connue grâce à la parole libérée de celles qui sont concernées et qui ont une certaine notoriété comme Lorie Pester, Laetitia Milot ou encore Enora Malagré. Cette maladie chronique peut être détectée et la douleur traitée. Elle reste handicapante pour les femmes qui en souffrent et peut être difficile à vivre au quotidien.

Sources :
- www.endofrance.org
- www.inserm.fr
- www.doctissimo.fr
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