Les sautes d’humeur pendant la grossesse
Il est souvent dit qu'une femme enceinte aurait une humeur changeante, des sautes d'humeur. Info ou Intox ? Réponse dans cet article !
D’où viennent les sautes d’humeur pendant la grossesse ?
Quand on parle de sautes d’humeur pendant la grossesse, il s’agit en fait de fluctuations émotionnelles qui peuvent aller de la joie intense au désespoir total. Les changements que vivent les femmes enceintes sont souvent à l’origine de ce phénomène.
Il peut s’agir de demandes incongrues telle que l’envie soudaine de manger des cornichons à 2h du matin (cela viendra ajouter une anecdote qui sera racontée à bébé après sa naissance)… Mais il peut aussi s’agir d’un flot de larmes inattendu devant un passage de film qui est à peine émouvant en temps normal.
Les hormones et les changements du cerveau
Lors de la grossesse, la femme enceinte subit de grands changements hormonaux. La production d’œstrogènes et de progestérone est décuplée pour permettre à son corps de se préparer à l’arrivée du futur bébé.
Le cerveau de la future maman aussi connaît de grands bouleversements et la partie “raisonnée” se met parfois en retrait pour laisser plus de place à la partie “instinctive” du cerveau. On retrouve alors nos fonctionnements primitifs.
Ces fluctuations intenses entraînent donc des variations émotionnelles parfois spectaculaires. Frustration, tristesse, euphorie, irritabilité, impatience, anxiété, peurs, anticipation excessive, qui peuvent aller jusqu’à la dépression. Toutes ces émotions traduisent une hypersensibilité liée à la grossesse. Et la femme enceinte peut passer d’une émotion à l’autre de façon très rapide. Pas toujours simple de la suivre !
La fatigue et les changements physiques, signes des sautes d’humeur
Une grossesse, c’est aussi une fatigue supplémentaire liée, entre autres, à la prise de poids et aux inconforts qui peuvent empêcher de bien dormir. Les changements physiques peuvent être très bien vécus par la future maman, mais parfois, il est difficile de voir son corps changer. Ces deux nouvelles raisons peuvent entraîner une émotivité accrue et donc ces fameuses sautes d’humeur régulières.
L’environnement culturel
On en parle peu, mais dans nos pays occidentaux, exprimer ses émotions n’est pas toujours simple ni même inné. Il est souvent admis qu’une grossesse est un heureux évènement et donc la femme enceinte peut se convaincre qu’elle ne peut pas trop ressentir d’émotions désagréables liées à son état.
Les maux physiques, tels les nausées, le mal de dos, la prise de poids sont acceptés, mais les maux émotionnels sont plus discrets.
C’est donc souvent qu’une future maman n’osera pas exprimer ses émotions fluctuantes, de peur d’être mal vue par l’entourage personnel ou bien médical.
Comment traverser ces phases d’hypersensibilité ?
Les sautes d’humeur de la grossesse sont souvent plus présentes lors du premier trimestre car c’est celui pendant lequel les changements sont les plus importants et rapides.
On peut alors se rassurer et espérer qu’au deuxième trimestre, ce sera plus simple pour la femme enceinte.
Cependant, il est important de pouvoir vivre ces variations d’émotions de la façon la plus douce possible. C’est nécessaire pour la future maman, pour son entourage et pour son futur bébé.
Afin de vivre cette hypersensibilité le plus sereinement possible, voici quelques astuces :
● rester à son écoute et accepter de traverser ces moments-là,
● prendre cela avec humour quand les conséquences ne sont pas trop importantes,
● utiliser des techniques de relaxation (hypnose, sophrologie, méditation),
● se soigner par l’homéopathie (compatible avec la grossesse),
● en parler avec le personnel médical qui vous accompagne,
● se mettre en mouvement et pratiquer une activité physique qui vous plaît (marche, yoga, natation,...),
● écrire ou parler : l’utilisation d’un journal peut être une bonne idée pour poser vos pensées.
Quand les sautes d’humeur de la grossesse ne passent pas.
Parfois, la future maman peut subir ses sautes d’humeur de façon très désagréable. Si les émotions sont plus souvent désagréables que positives, les conséquences sur le quotidien peuvent être difficiles à accepter.
Dans quelles situations s’inquiéter ?
Vous pouvez ressentir une tristesse profonde ou une anxiété qui a du mal à passer. Ce sont des signaux pour consulter le ou la professionnel(le) de santé qui vous suit. D’autres symptômes peuvent vous alerter ou alerter l’autre futur parent :
● incapacité fréquente à s’endormir,
● appétit restreint régulièrement,
● manque d’énergie (surtout si ça a lieu après le 1er trimestre de grossesse),
● culpabilité, dévalorisation, désespoir,
● isolation volontaire de vos proches,
● pensées noires…
La dépression pendant la grossesse survient chez une future maman sur 10, alors osez consulter quand vous sentez que vous n’arrivez pas à surmonter cela toute seule ou avec l’aide de vos proches.
Les professionnels (en particulier médecins) qui vous accompagnent de la grossesse à l’accouchement sont formés à ces situations et pourront vous épauler pour surmonter cette période délicate des sautes d’humeur.
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